Les Plumes by Annabel

Auteur:Annabel [ANNABEL]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions Ex Aequo
Publié: 2017-03-28T00:00:00+00:00

Ils quittèrent la réception au grand soulagement des convives. Ils étaient pressés d’aller comparer les lettres de Lady Hurbery et cette histoire de Véronal perturbait Simon.

— Barnaby, qui gère la pharmacie ici ? Est-ce qu’elle est fermée à clé ?

— Moi et Dorothée. Non, elle est ouverte.

— Donc tout le monde y a accès.

— Oui, Monsieur. Mais les domestiques n’ont pas le droit de se servir pour leur usage personnel dans cette pharmacie. Il n’y a que Dorothée et moi qui pouvons toucher aux médicaments et uniquement pour les apporter à nos maîtres.

— Je cherche le flacon de Véronal de Mademoiselle Rebecca.

— La pharmacie est là, Monsieur.

Comme toute armoire à pharmacie qui se respecte, la quantité de médicaments variés, périmés ou presque terminés était abusive. Aspirine, médicaments pour le foie, pâte de dentifrice, eau de rose, alcool, préparations antimoustiques, diurétiques, et… le flacon de Véronal.

— Il va falloir relever les empreintes. Barnaby, trouvez-moi une mine de plomb, du papier et de la colle.

— Il ne devrait y avoir que les empreintes de Barnaby et Dorothée, si je comprends bien, dit Horace.

— Je ne cherche pas d’empreinte, je cherche à savoir si on a essuyé ce flacon. Parce que si c’est le cas, cela veut dire que quelqu’un qui ne devait pas s’en servir l’a eu entre les mains. Le Véronal est un sédatif. Et je pense qu’on nous en a fait boire à Lady Hurbery et à moi le soir de sa mort.

Le détective commença par gratter la mine de plomb avec un petit couteau pour en faire de la poudre. Puis enduit un petit bout de papier d’une fine couche de colle et le laissa un peu sécher. Il souffla ensuite la poudre sur le flacon. Les petites particules se collèrent sur les parois de la bouteille. Simon posa son papier sur la table et y fit rouler le flacon bien à plat.

— Vous voyez Horace, c’est ce que je vous disais, on a essuyé le flacon. Quelqu’un s’en est donc servi depuis sa dernière utilisation. Où est Dorothée ?

— Ici, Monsieur.

— Quand avez-vous donné une dose de Véronal à Mademoiselle Rebecca pour la dernière fois ?

— Je ne lui en ai pas donné depuis plusieurs mois, Monsieur. Le flacon doit être neuf !

— Il est aux trois quarts vide !

— Mais la dose que je donnais à Mademoiselle Rebecca pour qu’elle dorme était vraiment minime ! Une pincée de sel à peine ! C’est loin de représenter les trois quarts du flacon.

— Et une surdose trop importante pourrait tuer ! Ce qui veut dire que quelqu’un d’autre que Rebecca se sert de ce médicament très régulièrement. Vous en avez donné une dose à quelqu’un d’autre ? Barnaby ?

— Non, Monsieur, répondirent les deux domestiques.

— Dorothée, avant d’apporter le plateau de tisane à Lady Hurbery, est-ce que vous l’avez laissé sans surveillance ?

— Oui. Je le prépare et je vais dans la buanderie pour prendre les serviettes de bain que Lady Hurbery voulait toujours fraîches. Puis je retourne dans la cuisine, je bois une tasse avec Lady Elizabeth et je monte avec les serviettes et le plateau.

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